J’existe….

Il neigeait hier. la veille je tondais la pelouse et l’avant veille je semais le jardin… Fillette grandit à vive allure. Tout file. Tout est beau malgré le paysage qui défile. Et dans tout ça est-ce que je prends une minute pour arrêter?..

Jamais.

Ce n’est pas mon genre.

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Calling Elvis…

Assis tranquillement au Centre Eaton dans la foire alimentaire, je dévore des yeux l’assiette posée devant moi. Un shish taouk digne d’un conte des mille et une nuits. Un impressionnant monticule d’aliments pseudo-exotiques agrémentés d’épices dont seul le nom peut vous nouer la langue, du genre Ras el Hanout. D’un humeur joyeux et anticipant un feu d’artifice de saveur,  j’enfonçe ma fourchette en plastique recyclé dans ce délice maghrébin.

Du coin de l’oeil, une tache blanche attire mon attention. Elle se faufile entre les gens tout au bas de l’escalier mécanique qui lui, vomit des touristes en gros paquets à quelques mètres de moi. Une religieuse! Oiseau rare à Montréal. Que fait-elle au Centre Eaton? Je balaie de ma tête l’idée farfelue qu’elle cherche La Senza ou toute autre boutique à frou-frous. Elle semble chercher. Elle regarde en l’air, à plusieurs reprises. Du coup elle sort de ses habits, à la manière d’un jouer de poker du far-west, un téléphone intelligent. Quelle surprise, une soeur branchée!!

Je la regarde texter. Les doigts agiles comme des pigeons affamés picorent le clavier à une vitesse incroyable. Elle s’arrête, regarde encore en l’air… Je me suis dit « Elle doit texter Jésus? »

À ma grande déception je vois une autre nonne, plutôt jeune et très dodue, descendre en sautillant l’escalier mécanique qui semble soupirer de soulagement lorsqu’elle touche le sol.

J’aurais bien aimé voir Jésus arriver tout tranquillement, avec une démarche à la Rastaman, un blackberry à la main.

Ou Elvis?..

Enfin un coup de plumeau…

Chers lecteurs,

Vous qui me pensiez étouffé sous une pile de couches souillées ou jonglant avec les biberons et bien détrompez-vous!

Je suis simplement devenu paresseux.

Paresseux au point de ne plus prendre le temps de nourrir cette petite créature littéraire depuis la naissance de l’héritière (il y a de ça maintenant 20 mois) et de négliger mon engouement pour vomir sur la blogosphère mes états d’âmes aussi scabreux qu’ils soient.

Mais là, rien de tel que l’influenza pour vous remettre les choses en perspective. Contemplant, l’échine courbée et la goutte au nez, la liste des corvées quotidiennes qui s’allonge tout en me grattant l’arrière train, je me questionne donc sur la pertinence de faire autre chose que des bulles de salive en râlant devant la télé.

Alors rien de tel que de tourner le dos (aussi courbé soit-il) aux tâches du quotidien et d’écrire (car il n’y a que de la merde à la télé) sur ce modeste blogounet.

Ça ne fatigue pas trop et on a enfin le sentiment d’avoir fait quelque chose.

En bref, la famille se porte bien. La petite rapetisse vers le haut et les parents grandissent vers le bas, c’est dans l’ordre naturel des choses.

Sur ce, bonne journée à tous car ma petite pile est à plat…

Julianne…

Ma fille se porte bien.  Elle gigote et se tourne dans tous les sens.  Elle cogne sur son plafond organique quand on fait trop de bruit.  Elle nous fais signe par de petit coups, de petits soubresauts.

Ma fille n’est ni en retard, ni en avance.  Elle prend son temps.  Elle retient de sa mère sur ce point.  Encore quelques semaines et elle devrait terminer son voyage in utero pour atterrir dans l’inconfort de notre monde.  J’espère qu’elle s’y plaira.  On va tout faire pour qu’elle s’y sente bien.  Car après tout, lorsqu’on le regarde bien ce monde,  il n’est pas parfait mais je suis certain que la présence de Julianne l’égayera…

Vivement juillet…